« Quelle que soit l’efficacité de l’approche du monde développé face à la pandémie de Covid-19 en termes de protection de la santé publique, elle ne fonctionnera tout simplement pas en Afrique sans protection sociale ».
Telle est la vision qu’exprimait déjà, en avril 2020, le chef de l’Etat togolais, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, dans une tribune du célèbre et très orthodoxe quotidien économique et financier britannique de référence Financial Times. Une vision éclairée qui interpellait l’ensemble des acteurs du monde du travail et de la protection sociale, sur la nécessité de réfléchir aux canaux possibles pour traduire dans les faits la parfaite résilience des populations en ces temps désastreux de pandémie au COVID 19.
C’est dans cette perspective que sera lancé, le jeudi 25 février 2021 au siège de la CNSS, le projet d’appui sur les mécanismes d’extension effective de la couverture sociale aux travailleurs de l’économie informelle. L’économie informelle en question, c’est en chiffres, 85,5 % d’unités informelles sur 119.318 entreprises, 97,1 % d’entreprises individuelles pour une population concernée de 3.341.763 de personnes dont 52,7 % de femmes avec un taux de participation à l’emploi de 98 % et une part au PIB de 52 %.
La rencontre de jeudi prochain, organisée par le Bureau International du Travail (BIT) en collaboration avec l’Union Européenne, Social Protection and public Finance Management et le Gouvernement Togolais, part du constat que 97,7 % des travailleurs de l’économie informelle ne bénéficient pas encore d’une couverture effective en matière de sécurité sociale.
Elle vise donc essentiellement à réfléchir aux stratégies et outils à mettre en oeuvre pour accélérer le processus d’extension du régime de sécurité sociale, afin que les travailleurs de l’économie informelle aient les pleines garanties de protection sociale nécessaires à leur résilience aux risques sociaux et aux chocs économiques.
Rappelons que le Bureau International du Travail (BIT), dans le cadre du nouveau Projet Réponse en faveur des travailleurs de l’économie informelle pendant la crise COVID – 19, appuie les actions des mandants tripartites et des institutions de sécurité sociales, en particulier la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) pour renforcer les piliers opérationnels permettant la couverture sociale effective des acteurs de l’économie informelle.
Il est question, à termes, de développer une base des connaissances nécessaires pour l’architecture et la détermination des paramètres techniques et financiers pour l’élaboration des produits de sécurité sociale adaptés aux travailleurs de l’économie informelle, de renforcer le système d’information et d’adapter le cadre institutionnel pour faciliter l’immatriculation de ces travailleurs.
Le projet vise également le renforcement des capacités de l’ensemble des acteurs afin de faciliter le consensus autour des options d’extension de la sécurité sociale qui, tout en garantissant l’adéquation et l’accessibilité aux prestations, garantissent également la viabilité et le développement du régime.
Notant, par ailleurs, au niveau mondial que seulement 27 % de la population bénéficient d’une couverture sociale adéquate et que 55 % soit 4 milliards d’êtres humains n’ont aucun accès à la protection sociale, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) s’est donnée pour mission d’aider les pays à mettre en place des systèmes, mesures et socles de protection sociale pour tous, adaptés aux différents contextes nationaux.
La rencontre de jeudi intervient à la suite de la campagne nationale conjointe menée en 2019 sur l’étendue du territoire par le Bureau International du Travail et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale pour préparer les acteurs de tous bords à l’extension de la couverture sociale au secteur informel.